Angélique - Extrait de Plante fraîche Bio
L’angélique archangélique
L'angélique archangélique (Angelica archangelica), également appelée angélique officinale ou « herbe aux anges », est une plante herbacée imposante de la famille des Apiacées. Originaire des régions nordiques et montagnardes d'Europe, elle était déjà cultivée en Scandinavie au XIIe siècle. En France, sa culture a débuté au XIVe siècle, d'abord dans les monastères, avant de s'étendre sur l'ensemble du territoire à partir du XVIe siècle. Aujourd'hui, on la trouve principalement dans la plaine de la Limagne, au nord de Clermont-Ferrand, ainsi que dans le marais poitevin et ses environs, où elle est parfois désignée sous le nom d'« angélique des marais ». Tout est bon dans cette plante, graines, tiges, feuilles et racines… Elle est prisée pour ses vertus digestives et fortifiantes, mais aussi pour son usage en confiserie et dans des liqueurs renommées telles que la Bénédictine ou la Chartreuse.
L’histoire de son nom
Son association avec les anges remonterait au Xe siècle. Selon la légende, l'archange Raphaël aurait révélé en rêve à un ermite que cette plante pouvait guérir la peste. Le nom commun « archangélique » lui a été attribué, puis conservé par les botanistes du XVIe siècle. Par simplification, le terme « archangélique » est devenu « angélique ».
Cependant, pour l'angélique officinale, les deux noms se retrouvent dans sa dénomination latine Angelica archangelica. Le nom vernaculaire « angélique » peut également désigner d'autres plantes, comme l'impératoire (Peucedanum ostruthium) et la livèche (Levisticum officinale).
La reconnaître
Cette belle bisannuelle peut dépasser les deux mètres de hauteur. Ses tiges sont robustes et cannelées, de couleur pourpre à la base. Ses feuilles vert clair, très découpées, atteignent une taille imposante.
La floraison de l’angélique se produit généralement au début de l'été de sa deuxième année. Ses fleurs, groupées en larges ombelles composées pouvant atteindre jusqu’à 40 cm de diamètre, sont petites blanchâtres ou verdâtres. Elles attirent de nombreux pollinisateurs. Les fruits sont des diakènes allongés, qui mûrissent en fin d'été et tombent au sol pour donner naissance à une nouvelle génération de plantes.
Angélique (Angelica archangelica)
Le vinaigre des quatre voleurs
L’angélique se serait particulièrement distinguée comme un remède précieux contre la peste. Paracelse affirmait qu'elle avait sauvé Milan au XVIe siècle.
C'est également l'un des ingrédients du légendaire « vinaigre des quatre voleurs ». Cette potion, dont la recette varie selon les époques et les régions, aurait été utilisée par des pillards pour détrousser les malades sans être contaminés. Ils l’appliquaient sur leur corps. Des plantes médicinales, dont l'angélique, le romarin, la sauge, la lavande et l'ail, étaient mises en macération dans du vinaigre de vin ou de cidre. Ce mélange était censé purifier l'air et les protéger des miasmes responsables de la peste. Les origines du vinaigre des quatre voleurs sont floues, certains récits le situant au XVIIe siècle, à Toulouse ou à Marseille. La racine d'angélique, mâchée ou transformée en macérât, avait un rôle protecteur grâce à ses propriétés antivirales, antibactériennes et fortifiantes. Aujourd'hui, ce vinaigre est encore utilisé en herboristerie pour ses vertus antiseptiques et purifiantes. Un compagnon idéal pour l’hiver !
L’angélique en soutien du système digestif
Ses racines, feuilles et graines sont particulièrement riches en composés aromatiques et amers. Ils aident à maintenir une fonction hépatique saine, favorisant la production de bile ce qui facilite la digestion des graisses et la purification du corps. Grâce à ses propriétés carminatives, l’angélique est également efficace pour réduire les ballonnements, les flatulences et les légers spasmes gastro-intestinaux. Elle contribue ainsi à un meilleur équilibre du pH physiologique de l'estomac.
Utilisée comme stomachique et diaphorétique, l'angélique stimule la digestion, apaise les sensations de lourdeur et aide à retrouver l'appétit. En phytothérapie, elle est souvent recommandée sous forme de préparations à base de racines ou de graines.
Angélique (Angelica archangelica)
Pour lutter contre la perte d'appétit chez les personnes âgées, associer l’extrait hydro-alcoolique d’angélique avec les extraits de gentiane (Gentiana lutea) et de romarin (Rosmarinus officinalis). Pendant 21 jours, prendre 15 gouttes de chaque extrait, matin et soir, dans un peu d’eau, environ 30 minutes avant les repas. Renouveler si besoin après 7 jours d’arrêt. Ces trois plantes stimuleront la sécrétion de sucs digestifs, contribuant ainsi à une meilleure digestion et donc à une meilleure assimilation des nutriments. Agissant comme fortifiant général, elles apporteront énergie et vitalité.
L’angélique en soutien du système respiratoire
Elle apaise les chatouillements dans la gorge, le pharynx et les cordes vocales, offrant un soulagement en cas de maux respiratoires légers. Avec ses propriétés anti-inflammatoires, et antimicrobiennes, elle contribue à dégager les voies respiratoires et aide à neutraliser les agents pathogènes à l’origine des infections. Son action expectorante facilite l’expulsion des mucosités, améliorant ainsi le confort respiratoire.
Pour accompagner les symptômes d'un rhume ou d'une légère bronchite, associer l’extrait hydro-alcoolique d’angélique avec les extraits de grand plantain (Plantago major) et de thym (Thymus vulgaris). Pendant 5 jours, prendre 15 gouttes de chaque extrait, matin et soir, diluées dans un peu d’eau, en dehors des repas. L’angélique et le grand plantain apaiseront les irritations de la gorge et faciliteront l’expulsion des mucosités. Le thym, reconnu pour ses propriétés antimicrobiennes, contribuera à lutter contre les agents pathogènes responsables de l’infection.
L’angélique en soutien du système nerveux
Elle sera bénéfique pour les troubles anxieux, grâce à ses propriétés sédatives. Elle est particulièrement recommandée pour les personnes dont les manifestations incluent des symptômes digestifs, tels que douleurs d'estomac, ballonnements ou troubles de l'appétit.
Pour accompagner les sujets souffrant d'anxiété avec des manifestations digestives, associer l’extrait hydro-alcoolique d’angélique avec ceux de la mélisse (Melissa officinalis) et de la menthe poivrée (Mentha piperita). Pendant 21 jours, prendre 15 gouttes de chaque extrait, matin et soir, dans un peu d’eau, de préférence avant les repas. Renouveler si besoin après 7 jours d’arrêt. Ces plantes aideront à calmer les tensions nerveuses, faciliteront la digestion et soulageront les inconforts gastriques. Cette combinaison apporte un soutien à la fois émotionnel et digestif, ce qui favorise un bien-être global.
Angélique (Angelica archangelica)
L’angélique en culture
La culture débute à l’automne de l’année N-1, avec une préparation minutieuse du sol suivie de la plantation des jeunes plants. Au cours de la première année, la plante développe ses tiges et ses racines.
À l’été, entre juillet et août, les pieds peuvent être coupés. Les tiges les plus épaisses sont réservées pour le confisage, tandis que les plus petites sont idéales pour des confitures, des gelées ou encore des marinades audacieuses. Les feuilles seront récoltées entre juin et août pour diverses utilisations culinaires, telles que des infusions parfumées, des salades ou comme condiment dans des plats cuisinés.
À l’automne de la première année, les racines seront arrachées puis séchées pour réaliser des infusions, distillées pour en extraire l’huile essentielle, ou mises en macération hydro-alcoolique. Cette opération compromet la floraison de l’année suivante.
Si l’on choisit de laisser les racines en terre, la plante fleurira au printemps de la deuxième année, produisant ses belles ombelles. Les plus grosses fleurs serviront à récolter des graines pour la reproduction, tandis que les autres pourront être distillées ou utilisées en herboristerie. À ce stade, les racines, vidées de leurs substances, n’ont plus d’intérêt commercial.
L’angélique peut présenter un effet photosensibilisant, principalement en raison de la présence de furanocoumarines. Ces composés, lorsqu'ils sont exposés à la lumière UV augmentent la sensibilité de la peau et provoquent des réactions cutanées telles qu’éruptions ou brûlures. Par conséquent, lors de sa culture et de sa cueillette, il est recommandé de protéger la peau de l'exposition directe au soleil afin d’éviter toutes réactions indésirables.
L’angélique archangélique mérite d'être redécouverte et valorisée. Pour soutenir la renaissance de cette plante emblématique de notre patrimoine local, l'Association de Promotion de l'Angélique Niort-Marais Poitevin, créée à la fin de l'an 2000, œuvre activement pour promouvoir la filière "Angélique" de cette région. En plus de sensibiliser à ses bienfaits, cette association propose des recettes gourmandes la mettant en avant, invitant chacun à la redécouvrir à travers des préparations culinaires créatives et savoureuses. Ainsi, l’angélique ne se limite pas à ses propriétés médicinales, mais s'impose également comme un ingrédient précieux en cuisine, renforçant son rôle au sein de notre patrimoine culturel et gastronomique.
Attention, il est essentiel de ne pas la confondre avec sa cousine chinoise, Angelica sinensis, surnommée le "ginseng féminin", qui possède des propriétés différentes !
Ces suggestions ne sauraient en aucun cas remplacer un diagnostic médical ou les prescriptions d'un médecin, ni les conseils d'un pharmacien. Il est essentiel de ne pas modifier un traitement sans leur accord préalable. Avant d'utiliser une plante, il est crucial de consulter un professionnel de santé, surtout en cas de pathologies préexistantes. L’angélique archangélique est contre-indiquée chez les femmes enceintes en raison d'un risque abortif. Son utilisation est déconseillée chez les femmes allaitantes, bien qu’un usage spécifique ait été recommandé en Allemagne pour traiter des troubles gastro-intestinaux chez les nourrissons. Enfin, les personnes sous traitement pour des troubles de la coagulation devront consulter avant d'envisager l'utilisation de cette plante.
Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle