Les pinophytes (conifères)

Les pinophytes constituent un embranchement majeur des plantes vasculaires qui est apparu il y a environ 300 millions d'années. Ces végétaux se distinguent par leur production de graines contenues dans des cônes (d’où le terme conifère) et leur grande diversité morphologique, allant des immenses séquoias aux buissons de genévriers nains. Ils sont largement répandus dans les régions tempérées et froides du globe, où ils jouent un rôle crucial dans les écosystèmes forestiers. Avec environ 650 espèces encore existantes, les conifères incluent des genres emblématiques réputés pour leurs résines ou leurs huiles essentielles, qui leur confèrent des propriétés antiseptiques et médicinales précieuses en herboristerie. Ces familles offrent ainsi une variété de remèdes naturels particulièrement efficaces dans le traitement des affections respiratoires, articulaires, circulatoires et cutanées.

Des applications nombreuses dépassant la phytothérapie

Les résines des conifères sont essentielles pour leur survie et leur interaction avec l’environnement. Elles se forment en réponse aux blessures ou aux attaques d’insectes, créant une barrière protectrice scellant les plaies et en repoussant les herbivores grâce à leurs propriétés antifongiques et antibactériennes.

La colophane, tirée des pins, est utilisée dans les encres, les vernis et même pour améliorer l’adhérence des archets en musique. Elle l’est aussi dans certains sports, comme le handball et l’escalade. L’essence de térébenthine est courante dans les peintures et les produits d’entretien du bois. Certaines résines, comme l’ambre, sont même prisées en bijouterie pour leur beauté unique. Les essences des conifères, riches en terpènes comme le pinène et le limonène, se transforment en huiles essentielles largement utilisées en pharmacie et cosmétique.

Les trois familles les plus représentées en herboristerie

Les Pinacées

Ce sont des arbres, parfois des arbustes, originaires des régions tempérées. Ils présentent des feuilles persistantes en forme d'aiguilles ou d'écailles, bien que certains, comme les mélèzes, aient des feuilles caduques. En France, les espèces indigènes incluent les genres Abies (sapins), Picea (épicéas), Larix (mélèzes) et Pinus (pins). Leur bois est riche en résines, d'où leur nom de « résineux ».

Le sapin blanc/sapin pectiné (Abiès alba/pectinata)

Son essence est très riche en monoterpènes. En herboristerie traditionnelle, il est reconnu pour ses effets anti-inflammatoires, expectorants, antalgiques, soulageant les douleurs articulaires et les infections respiratoires.

En gemmothérapie, ses bourgeons sont utilisés en pédiatrie pour soutenir la croissance et la verticalité. Associés à ceux de bouleau verruqueux (Betula verrucosa) et d’églantier (Rosa canina), le sapin blanc pourra accompagner les troubles ORL chroniques ou répétés. Pour cela, choisir la gamme gemmothérapie sans alcool d’Herbiolys et compter 1 goutte par kilo de poids de l’enfant, à prendre dans un peu d’eau, matin ou soir, en dehors des repas, pendant trois semaines. Par exemple, pour un enfant de 9 ans, prendre 3 gouttes de chacune des trois gemmothérapies pour obtenir un total de 9 gouttes.

Sapin blanc, sapin pectiné (abies alba/pectinata)

Le pin à crochets/pin des montagnes (Pinus mugo/montana)

Ses bourgeons sont particulièrement efficaces pour soulager les douleurs articulaires inflammatoires, renforcer les os et les cartilages, stimuler le système immunitaire. Ils peuvent donc accompagner l'ostéoporose et les fractures.

Associé aux bourgeons d’églantier (Rosa canina) et de cassissier (Ribes nigrum), le pin à crochets offre une action régénératrice sur les tissus articulaires et osseux douloureux. Pour ce faire, sur une période de trois semaines, prendre matin et soir 15 gouttes de chacune des trois gemmothérapies dans un peu d’eau ou directement sous la langue, en dehors des repas. A renouveler si besoin, après un arrêt de sept jours.

Pin à crochets, pin des montagnes (pinus mugo/montana)

Le pin sylvestre (Pinus sylvestris)

En phytothérapie, le pin sylvestre est réputé pour ses propriétés anti-inflammatoires, expectorantes et antiseptiques, aidant à traiter les affections respiratoires telles que bronchites et sinusites. Son huile essentielle*, très riche en monoterpènes comme l'alpha-pinène et le limonène, est utilisée pour ses effets décongestionnants, antibactériens et anti-inflammatoires, contribuant à revitaliser et tonifier l'organisme.

En tant que remède de Bach, l’élixir floral de pin sylvestre est recommandé pour les individus rongés par un sentiment de culpabilité, favorisant l’acceptation et le pardon.

Par exemple, une personne éprouvant des remords ou se blâmant pour des erreurs passées, même injustifiées, pourrait bénéficier de cette fleur de Bach. Il aide à cultiver le pardon envers soi-même, à accepter ses imperfections et à développer une vision plus objective et positive de soi. Prendre alors 3 gouttes, 3 fois par jour directement sous la langue ou diluées dans un peu d’eau, pendant 21 jours. A renouveler si besoin après une semaine d’arrêt.

Pin sylvestre (pinus sylvestris)

Le pin maritime (Pinus pinaster)

En phytothérapie, les aiguilles du pin maritime sont utilisées pour leurs puissantes propriétés antioxydantes, qui protègent les cellules et soutiennent le système immunitaire. Son huile essentielle*, quant à elle, est mucolytique et expectorante, favorisant une meilleure oxygénation respiratoire. En diffusion, c’est un excellent antiseptique. L’huile essentielle provenant de la distillation de sa résine (térébenthine) est employée dans le Bol d’air Jacquier pour faciliter l’oxygénation cellulaire.

En gemmothérapie, les bourgeons de pin maritime sont particulièrement recommandés pour soutenir la santé respiratoire. En favorisant l’élimination des sécrétions et en améliorant la fonction respiratoire, ils contribuent à une meilleure oxygénation.

Le mélèze (Larix decidua)

En phytothérapie, l’extrait hydroalcoolique de mélèze peut être utilisé pour ses propriétés diurétiques et antiseptiques. Ainsi, en cas d’infection urinaire, il pourra être associé à l’extrait de bruyère commune (Calluna vulgaris) et au jus de canneberge.

Ses bourgeons pourront accompagner les désordres métaboliques tels que l’insulinorésistance et les dyslipidémies. Pour accompagner une hypercholestérolémie, associer la gemmothérapie du mélèze avec celle de l’olivier (Olea europaea) et du romarin (Rosmarinus officinalis/Salvia rosmarinus).

Enfin, l’elixir floral Larch (Mélèze) est recommandé pour les personnes qui ont du mal à croire en leurs capacités. Pour celles qui doutent d’elles-mêmes ou qui hésitent à entreprendre de nouveaux projets par peur de l'échec, prendre 3 gouttes 3 fois par jour directement sous la langue ou diluées dans un peu d’eau, pendant 21 jours pour renforcer l’estime de soi et développer la détermination nécessaire pour affronter les défis !

Mélèze (Larix decidua)

Le cèdre du Liban (Cedrus libani)

Les bourgeons du cèdre du Liban sont particulièrement recommandés en gemmothérapie pour apaiser les troubles cutanés des peaux sèches, squameuses, ou à tendance atopique. Il aide également à calmer les muqueuses digestives et respiratoires irritées. Pour les personnes souffrant d'eczéma, il peut être utilisé seul ou en association avec le noyer (Juglans regia) pour traiter les formes surinfectées. Ses propriétés antiseptiques et régénératrices en font un excellent remède naturel pour la peau et les muqueuses. Prendre alors un total de 15 gouttes matin et soir dans un peu d’eau, en dehors des repas, pendant trois semaines. A renouveler si besoin, après un arrêt de sept jours.

Cèdre du Liban (Cedrus libani)

Pour prolonger l'expérience des bienfaits des résineux, retrouvez toute la puissance de ces arbres ainsi que les vertus du miel de montagne dans le savon Forest d’Herbiolys !

Les Cupressacées

Cette famille regroupe arbres et arbustes résineux aux feuilles généralement persistantes. On y trouve trois genres importants en Europe : cyprès (Cupressus), genévrier (Juniperus) et thuya (Thuja). A maturité, les écailles du cône femelle deviennent ligneuses ou charnues, et peuvent même se souder.

Le cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens)

Le cyprès est traditionnellement utilisé pour améliorer la circulation sanguine dont il soulage les troubles. Il peut accompagner les problèmes hémorroïdaires et les sensations de jambes lourdes lors de stations debout prolongées ou de varices. Par exemple, l’extrait hydroalcoolique de cyprès peut être associé avec celui de noisetier (Corylus avellana) et de vigne rouge (Vitis vinifera) pour atténuer les symptômes des jambes lourdes. Prendre alors pendant trois semaines 15 gouttes de chaque extrait dans un peu d’eau, matin et soir en dehors des repas. Renouveler si besoin après sept jours d’arrêt.

Le genévrier (Juniperus communis)

Le genévrier est traditionnellement utilisé pour augmenter la diurèse, aidant ainsi à rincer les voies urinaires dans les cas de troubles mineurs. Il est également employé pour soulager les troubles digestifs tels que la dyspepsie et les flatulences. En gemmothérapie, ses bourgeons sont prisés pour leur action drainante sur le foie, les reins, et les voies urinaires. Ils sont particulièrement recommandés pour soutenir l'organisme en cas de surcharge pondérale. Ils participent au nettoyage du corps lors de traitements lourds grâce à leurs actions bénéfiques sur le foie et les reins.

Genévrier (Juniperus communis)

Les taxacées

Cette famille tire son nom du genre Taxus, dont l'if commun (Taxus baccata) est le représentant emblématique. Cet arbre, non résineux et toxique, est réputé pour sa longévité et sa résistance à la taille. Toutes ses parties, sauf l'arille rouge entourant la graine, contiennent des alcaloïdes toxiques. Symbole d'immortalité pour les Anciens, l'if est aujourd'hui crucial en oncologie. Le paclitaxel, un composé extrait de l'écorce de l'if du Pacifique, a été utilisé dans le traitement de certains cancers. Grâce à l’hémisynthèse chimique, aujourd’hui un autre composé, le docetaxel est commercialisé.

Les conifères jouent un rôle indispensable dans nos écosystèmes et dans de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Leurs résines et essences, riches en terpènes, offrent des propriétés thérapeutiques précieuses et des applications industrielles variées, allant de la médecine à la cosmétique en passant par l'artisanat. En herboristerie, ils offrent des remèdes naturels adaptés à diverses affections. En contribuant à notre bien-être et en nourrissant des industries clés, ces arbres révèlent leur importance économique et écologique inestimable.

Pour terminer, rappelons que les informations partagées ici ne remplacent en aucun cas diagnostics et conseils établis par des professionnels. Avant d'entreprendre toute pratique d'automédication, il est essentiel de consulter.

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Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle