Pratiques sportives et plantes régénératrices

Les pratiques sportives, amateures ou professionnelles, sont plébiscitées pour leurs bienfaits sur la santé. « Le mouvement est le principe de toute vie » disait Léonard de Vinci tandis que dans le monde de la naturopathie, il est dit que « le muscle est le contrepoids du nerf ». Ainsi l’on cherche à se maintenir en forme, à gérer son stress, à se dépasser, pratiquer un sport reste une valeur sûre. Et pour nous accompagner dans nos petits et nos grands défis, nos amies les plantes sont des alliées précieuses et en premier lieu, en ce qui concerne le soutien de l’appareil locomoteur.

Sport et Soutien de l’appareil locomoteur

Prévention et Gestion des Tendinites

Le tendon est une sorte d’élastique qui relie le muscle à l’os. Quand un geste est multi répété ou que le tendon est sollicité de façon brève et intense « à froid », l’irritation voire la déchirure peuvent survenir et l’endommager . Une congestion des tissus voisins accompagne souvent le traumatisme et il est urgent d’intervenir pour ralentir la propagation de la raideur et favoriser la réparation. Dans ce contexte, l’usage des plantes anti inflammatoires seront bienvenues. Citons le Cassis (Ribes Nigrum) qu’ Hildegarde de Bingen mentionnait sous le titre d’ « herbe aux goutteux ». Possédant des propriétés drainantes, il nettoie tout le système articulaire des toxines accumulées surtout en cas de terrain goûteux avec accumulation d’acide urique qui peut fragiliser les tendons.

En gemmothérapie, il n’est pas exagéré de dire qu’il règne en maître, tant ses applications sont nombreuses. Son bourgeon est très utile pour ses propriétés anti-inflammatoires et sa richesse en flavonoïdes et en dérivés phénoliques. On le conseillera dans le contexte d’une tendinite au coude (tennis elbow), au poignet, au tendon d’Achille notamment.

Le Saule blanc (Salix Alba) et la Reine des Près (Spiraea Ulmaria), bien connues pour leurs usages fébrifuges traditionnels sont aussi une ressource de choix grâce à leur richesse en salicyline, composé à la base de l’aspirine et délivrant les mêmes informations antidouleurs, sans les effets secondaires. Les contre-indications à leurs prises seront de fait les mêmes que celle-ci.

Aulne blanc (Alnus incana)

Les macérats de bourgeons d’Aulne Blanc (Alnus incana) et d’Aulne glutineux (Alnus glutinosa) sont incontournables dans les prises en charge des maux en « ite ». Le premier présentant de surcroît une action tissulaire profonde et de belles capacités régénératrices. Lors de tendinites chroniques et/ou qui s’installent dans la durée, il est aussi d’usage en naturopathie de travailler sur 2 axes : le soutien hépatique et l’apport en silice.

Ici aussi, les plantes et leurs multiples galéniques seront des alliées de choix. Ainsi la consommation régulière d’Ortie (Urtica dioïca) permet une recharge minérale complète et également un effet drainant et diurétique. Cette (encore) mal aimée de nos jardins, affublée de l’étiquette « mauvaise herbe » offre une richesse nutritionnelle incomparable et elle est une excellente source de silice bien assimilée par l’organisme. La recharge en silice, constituant du collagène, assouplit et protège tendons et ligaments. La Prêle (Equisetum arvense) est également une source sérieuse de silice biodisponible.

Romarin (Rosmarinus officinalis)

De nombreuses plantes sont utiles au soutien hépatique, qu’elles soient drainantes et/ou protectrices. On pensera au Chardon-Marie (Silybum marianum), au Pissenlit (Taraxacum campylodes), au Genévrier (Juniperus communis) bien entendu. Cependant la jeune pousse de Romarin (Rosmarinus officinalis) en gemmothérapie est un choix à privilégier dans le contexte de l’activité sportive. C’est un couteau suisse à découvrir ou à redécouvrir en raison de son action adaptogène, gage de belles performances sportives.

Localement, la tendinite répond bien à l’application répétée de compresses d’hydrolat d’Hélichryse Italienne. Celle-ci a un potentiel de cicatrisation inégalée des tissus enflammés. On lui accordera d’ailleurs une place de choix dans tous les traumatismes musculaires et osseux, tels que les entorses, les œdèmes consécutifs aux fractures, les claquages, les contractures. Le macérat huileux d’Hélichryse (Helichrysum italicum) pourra également être un allié de choix en massage sur les zones concernées.

Des massages doux à base de macérat huileux d’Arnica (Arnica Montana) ou de Millepertuis (Hypericum Perforatum) dans laquelle on pourra diluer 2 à 3 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha Piperita) viendront soulager la douleur.

Accélération de la Guérison des Fractures

Pour favoriser la régénération osseuse, zoomons sur les plantes qui stimulent la production de collagène. Si on retrouve ici l’Ortie et la Prêle, il faut surtout citer les bourgeons de Pin à crochets (Pinus Montana) et les jeunes pousses de Ronce (Rubus Fruticosus) qui régénèrent la trame protéïque.

La reminéralisation sera soutenue quant à elle par la prise de Sapin pectiné (Abies pectina) dont les bourgeons inhibent l’activité des ostéoclastes, cellules détruisant le tissu osseux mais qui boostent les ostéoblastes et en assurent la reconstruction comme des charpentières.

En application locale, le macérat huileux de Consoude (Symphytum officinale) tiendra la promesse que son nom contient «consolida, la plante qui consolide». Cette plante a fait l‘objet de nombreuses études avec l’identification de l’allantoïne au début du 20ème siècle. Pourtant son usage traditionnel est bien plus ancien avec les références de Paracelse qui disait d’elle « tout ce qui ronge le sel est guéri par la Consoude » . Son usage externe est le seul autorisé. Pour les explorateurs de remèdes maison, un cataplasme frais de feuilles broyées appliqué sur la zone fracturée est à expérimenter et peut être… à adopter !

Les 3 C : Courbatures, contractures, crampes

Ici, des mesures de prévention et de récupération s’imposent avec en priorité la préparation à l’effort physique, une hydratation sans faille avec une boisson isotonique comme l’eau de coco et des étirements adaptés. Du côté alimentaire , des apports en magnésium seront à privilégier.

Les courbatures sont souvent liées à des microtraumatismes des fibres musculaires et elles sont accentués par l’accumulation de toxines dans les cellules lors de l’activité physique, notamment de l’acide lactique.

En interne, la prise de plantes à visée drainante douce comme l’aubier de Tilleul, en cures de 3 semaines est recommandée. Des massages à base de macérat huileux de Lavande (Lavandula angustifolia) agrémentée d'huile essentielle de Menthe poivrée, de Gaulthérie et d’Estragon soulageront efficacement les muscles endoloris, y compris dans le cadre des contractures et des crampes.

Enfin, pour apporter une réponse à de nombreux troubles de l’appareil locomoteur, les complexes Articulolys et Tendinolys offrent chacun des synergies d’usage simplifié en combinant intelligemment des extraits de plantes fraîches et des bourgeons spécifiques.

Sport et performance

Sur le plan du rendement sportif, les pratiquant-e-s tireront bénéfice de la phytothérapie et avant tout des plantes adaptogènes et des plantes cortisone like qui boostent naturellement les performances physiques.

La Rhodiole (Rhodiola Rosea), plante à la croissance lente et au pouvoir germinatif faible, est une plante résiliente, ce qui tend à expliquer son exceptionnel potentiel de soutien à la vitalité. En améliorant l’oxygénation du sang et en autorisant l’organisme à s’adapter à des stress de nature diverse grâce à ses composants rosavines et salidrosides, elle soutient efficacement tous les efforts physiques.

Pin sylvestre (Pinus sylvestris)

Le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) en extrait de plante fraîche ou en bourgeon, stimulant les glandes endocrines et aux propriétés cortisone like, accompagne aussi les efforts dans la durée et la récupération sportive, qui n’est pas à négliger. Dans cette intention, on retrouve évidemment ici aussi l’efficacité de la gemmothérapie de cassissier (Ribes nigrum).

La combinaison de l’huile essentielle de Pin sylvestre et d’Epinette Noire (Picea Mariana), en application localisée sur les glandes surrénales, à raison de 2 gouttes de chaque, tous le matins sera bénéfique dans la préparation à une épreuve sportive (J-10 à J+3).

Afin de soutenir le muscle cardiaque et d’en renforcer les capacités, on peut compter sur l’action tonicardiaque de l’Aubépine (Crataegus monogyna) qui contient de nombreux glucosides accroissant le tonus du myocarde. Remède coronarodilatateur avec le Lilas (Syringa Vulgaris), l’aubépine est d’un usage sécure pour améliorer la performance du coeur.

Citons enfin l’Avoine (Avena Sativa), en tant qu’aliment bien entendu et en tant que remède sous forme d’extraits de plantes fraîches ou de gemmothérapie, à vos côtés pour tout type de fatigue et de soutien physique. Gardons en tête que cette céréale était celle mise à disposition de chevaux de travail, sur lesquels pesait un dur labeur !

Les plantes françaises offrent une gamme complète de solutions naturelles dans le cadre des pratiques sportives. En utilisant différentes formes galéniques telles que les macérats huileux, les extraits de plantes fraîches , les huiles essentielles, les bourgeons, il est possible de cibler et de traiter efficacement diverses affections de l'appareil locomoteur et d’améliorer les performances physiques, tout en favorisant une récupération optimale et maintenant un état de santé général équilibré.

Isabelle LECLERCQ, Naturopathe et Relaxologue

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Cet article n’est pas destiné à l’automédication : les conseils cités dans ce texte sont délivrés à titre informatif et ne remplacent en aucun cas un avis ou une prescription médicale. Ils ne sauraient se substituer aux diagnostics et ordonnances délivrés par les médecins qui sont les seuls habilités à délivrer des traitements médicaux thérapeutiques.