Soutenir la thyroïde naturellement avec les plantes

La thyroïde est une glande capable de produire des hormones qui vont avoir différents effets sur l’organisme dont les principaux sont la régulation : du métabolisme (et donc du poids), de la vitesse de digestion, de la température du corps, de l’humeur, du fonctionnement des ovaires, du système cardiovasculaire, de l’énergie.

Les troubles de la thyroïde sont des problèmes rencontrés par une partie non négligeable de la population, touchant particulièrement les femmes. En complément d’un suivi médical et naturopathique les plantes peuvent vous aider à mieux vivre les désagréments autour de la thyroïde.

Il existe plusieurs formes de troubles qui nécessiteront pour chacune un accompagnement spécifique :

• L’hypothyroïdie
• L’hyperthyroïdie ou maladie de Basedow
• Les nodules

Quel que soit le problème, il sera important de veiller tout d’abord à apporter les nutriments nécessaires à la fonction normale de la thyroïde : protéines, iode, zinc, sélénium, fer, vitamine A, vitamine D. En effet, ces nutriments participent tous à la production et à l’activation des hormones thyroïdiennes. La carence chronique de l’un ou plusieurs de ces nutriments engendrera un risque de perturbation de cette production.

Il faudra aussi prendre en compte la cause et l’origine de votre trouble (avec un professionnel) afin d’identifier les facteurs ayant pu favoriser son apparition. Voici quelques causes fréquentes de perturbation de la thyroïde : carences chroniques ou faisant suite à une grossesse, fatigue chronique, régimes amincissants, perturbateurs endocriniens, métaux lourds, hyperperméabilité intestinale… Faites-vous accompagner si nécessaire. Ensuite les plantes vont pouvoir soutenir la thyroïde.

Hypothyroïdie

Dans le cas de l’hypothyroïdie, on observe un ralentissement général de l’organisme : métabolisme bas (prise de poids ou difficulté à en perdre), frilosité excessive, œdèmes et/ou rétention d’eau, fatigue importante, constipation, concentration difficile, etc. 

L’objectif à travers les plantes sera ici d’agir sur ces désagréments et de travailler le retour vers une meilleure énergie.

Le bourgeon d’amandier (Prunus amygdalus) qui commence à fleurir  à la fin de l’hiver, est reconnu traditionnellement pour ses bienfaits sur le système cardio-vasculaire mais également sur la thyroïde en stimulant son fonctionnement. C’est également un tonique de la sphère rénale, ce qui apportera plus de vitalité à l’organisme, en plus de soutenir le drainage par les reins.

Amandier (Prunus amygdalus)

La plante qui va agir de manière remarquable sur la fatigue et la baisse de vitalité mentale est la rhodiole (Rhodiola rosea). On arrive à la trouver sur le sol français car elle se cultive facilement en altitude. La rhodiole a une action adaptogène, c’est-à-dire qu’elle va soutenir l’organisme en cas de grand stress ou de fatigue (physique ou psychique). Dans le contexte de l’hypothyroïdie, elle va améliorer la fonction cognitive, l’humeur (souvent proche de l’état dépressif) et la motivation.

Rhodiole (Rhodiola rosea)

Hypothyroïdie auto-immune : la maladie d’Hashimoto

La maladie d’Hashimoto est une hypothyroïdie particulière, sa cause étant liée à un dérèglement immunitaire. Dans ce cas de figure, cela signifie qu’à un moment donné de la vie le corps s’est mis à produire des anticorps contre la thyroïde, qui va alors avoir une activité de plus en plus réduite. La source du problème est donc immunitaire, ce qui demandera d’adopter un  mode vie dit « anti-inflammatoire » à travers l’alimentation, la gestion des carences (notamment en vitamine D !) et le travail de la santé intestinale systématiquement  en lien avec les problèmes immunitaires.

Du côté de la phytothérapie, en plus des plantes citées plus haut, on pourra ajouter à la palette le célèbre bourgeon de cassis (Ribes nigrum) qui, grâce à sa richesse en flavonoïdes, va avoir un effet anti-inflammatoire, ce qui va permettre d’agir sur l’inflammation chronique de fond provoquée par l’auto-immunité. De plus, il a un effet adaptogène en soutenant les glandes surrénales, productrices du cortisol, notre hormone de gestion du stress et de l’énergie. Il y aura donc deux effets en un : gain de vitalité et action sur l’inflammation liée à l’auto-immunité.

Cassissier (Ribes nigrum)

Hyperthyroïdie : la maladie de Basedow

Moins fréquente que l’hypothyroïdie, l’hyperthyroïdie en est sa forme opposée : la maladie de Basedow (ou Graves-Basedow). Comme pour la maladie d’Hashimoto il est observé un dérèglement immunitaire. Cette fois-ci pas de destruction de la thyroïde mais une stimulation de celle-ci par des anticorps qui se fixent sur les cellules de la thyroïde. Ceci engendre une stimulation de la production d’hormones thyroïdiennes !

On observera chez les personnes concernées les manifestations suivantes : perte de poids (ou difficulté à en prendre), nervosité (avec parfois des colères), palpitations cardiaques, transit accéléré, mains moites, sueurs nocturnes…

Pour améliorer l’auto-immunité le bourgeon de cassis restera la référence pour ce cas également.

Un travail autour de l’apaisement et du ralentissement sera très pertinent et salvateur chez l’hyperthyroïdien. Pour cela, aussi, la nature nous apporte des plantes très intéressantes.

Le lycope (Lycopus europaeus) est la plante la plus célèbre et efficace pour apaiser une thyroïde qui fonctionne en accéléré. Elle se développe facilement dans nos régions, plutôt dans les zones humides. De nombreuses études démontrent une réduction de la température corporelle et du rythme cardiaque après la prise de lycope chez les personnes ayant une maladie de Basedow.

Nous pouvons également citer l’aubépine (Crataegus monogyna), que l’on retrouve un peu partout en France, dont l’extrait va présenter deux effets intéressants dans le contexte de l’hyperthyroïdie. Tout d’abord sa richesse en divers composants, en particulier en flavonoïdes qui lui confèrent des effets antioxydants et protecteurs de la sphère cardio-vasculaire. Ainsi, l’aubépine va permettre la normalisation des palpitations et de la pression artérielle. De plus, cette plante va agir sur la sphère psychologique en réduisant les angoisses, les troubles du sommeil et la nervosité souvent présente chez les personnes ayant de l’hyperthyroïdie.  

Aubépine (Crataegus monogyna)

Les nodules

Les nodules thyroïdiens sont des grosseurs, rarement de type cancéreux, qui produisent ou non des hormones thyroïdiennes (on parle respectivement de nodule chaud ou froid). La majorité des nodules sont bénins mais nécessitent une surveillance préventive.

Le lycope reste intéressant dans ce type de problème mais une autre plante, pas forcément toujours connue de tous, permet d’agir sur les grosseurs. Il est question ici des jeunes pousses de feuille de gui (Viscum album). Cette plante se développe en boule sur les branches des arbres (en se nourrissant de leur sève brute) et est utilisée dans plusieurs médecines traditionnelles pour soulager de nombreux maux. Dans le cas des nodules, la gemmothérapie de gui a la particularité d’agir sur les grosseurs situées au niveau de la thyroïde.

Gui (Viscum album)

La nature regorge de plantes localement abondantes pour soutenir les désagréments associés aux problèmes de thyroïde, quelle que soit leur forme. Les plantes citées se révèleront d’excellents compléments à un accompagnement personnalisé prenant en compte l’hygiène de vie et l’alimentation qui permettront ensemble d’améliorer la santé de la thyroïde. En cas de traitement médical ces plantes permettront de le compléter, sans interférer avec celui-ci et sans chercher à le remplacer.

Cet article n’est pas destiné à l’automédication : les conseils cités dans ce texte sont délivrés à titre informatif et ne remplacent en aucun cas un avis ou une prescription médicale. Ils ne sauraient se substituer aux diagnostics et ordonnances délivrés par les médecins qui sont les seuls habilités à délivrer des traitements médicaux thérapeutiques.

Sabrina Deschamps, naturopathe et biologiste.